Il existe un très grand nombre de styles de Karaté. Certaines écoles sont très proches, d'autres sont si éloignées qu'il pourrait presque s'agir d'art martiaux différents. Le but de cette page est de vous présenter les principaux courants de notre art martial, dans ce qui fait leur spécificité. Dans cette optique, je donne à titre d'exemple les points forts des combattants de chaque style, mais que l'on soit bien d'accord : je ne parle pas du combat de compétition car  ce dernier est devenu tellement spécifique qu'il ne permet plus de reconnaître un style d'un autre.

      Le Shotokan et le Shito-Ryu étant les deux courants les plus prisés en compétition technique, voici pour commencer ce sujet une vidéo très représentative : il s'agit de la Finale des Championnats de France Techniques Seniors Masculin 2005...


Le Shotokan :
C'est le style le plus pratiqué au monde. Il comporte 26 katas principaux et se caractérise par des postures basses, des techniques dynamiques et explosives... Assez spectaculaire, le Shotokan est bien adapté à la compétition technique. Le travail du combat n'est pas négligé pour autant, et même si Gishin Funakoshi était contre, la plus part des karatékas de ce style font d'excellents compétiteurs en kumité. On reconnaît souvent ces derniers à leur grande distance d'attaque et de contre ainsi qu'à leur Kimé ( explosivité ). Le nom Shotokan signifie "la maison de la Pinède", il s'agit d'un hommage à son fondateur, Gishin Funakoshi. Pour aller plus loin, je vous invite donc à consulter notre rubrique "Grands Maîtres", vous y trouverez  une mine de renseignements supplémentaires sur ce style et ses principaux monstres sacrés...



Le Wado-Ryu :
Crée à partir du Shotokan et comportant de nombreux éléments tirés du Ju-Jutsu, ce style favorise la souplesse et la simplicité. Ses postures sont plus hautes, ses techniques plus enroulées et plus fluides. Les mouvements cherchent moins à forger le corps qu'à en utiliser les possibilités naturelles. En ce sens, Wado signifie voie de l'harmonie. Dans le combat, la notion d'esquive prédomine et, un peu à la manière du Judo, on cherche souvent à utiliser la force de l'adversaire au lieu de s'y opposer. On reconnaît un combattant Wado à son sens du Timing ( il touche dans la bonne forme au bon moment ). Les katas sont moins nombreux et épurés de quelques gestes, ce qui rend ce style relativement peu populaire dans les compétitions techniques. Pour en savoir plus, lisez la fiche concernant le fondateur du Wado-Ryu, Hironori Othsuka ...


Le Shito-Ryu :
Avec près d'une cinquantaine de Katas, c'est le style privilégié des compétiteurs techniques. Les déplacements sont basés sur les esquives pour sortir systématiquement de la ligne d'attaque de l'adversaire. La hauteur et la largeur des postures varient sans arrêt : Shiko Dachi, Sanchin Dachi, Neko Ashi Dachi... Les techniques sont courtes, enroulées, les bloquages sont puissants et on utilise fréquemment les saisies... Le placement des hanches est une donnée primordiale de ce style. Les combattants du Shito Ryu apprécient tout particulièrement le Sen No Sen, l'un de leur principe fondamental étant que la défense est dans l'attaque et vice versa !... Pour en savoir plus, lisez la fiche concernant le fondateur du Shito-Ryu, Kenwa Mabuni ainsi que celle concernant notre expert fédéral Hidetoshi Nakahashi...

Le Goju-Ryu :
Le Goju-Ryu est un style typiquement Okinawaïen et par certains aspects assez proche du Shito-Ryu. Le renforcement musculaire et les exercices respiratoires y tiennent une part importante. Techniques mains ouvertes, luxations et postures hautes ( essentiellement le Sanchin Dachi ) sont ses principales caractéristiques. Le travail du Hara et de l'enracinement est également très important dans ce style. Pour en savoir plus, lisez dans notre rubrique Grands Maîtres la fiche concernant le fondateur du Goju-Ryu, Chojûn Miyagi, ainsi que celle concernant Gôgen "Le Chat" Yamaguchi !...

Le Kyokushinkaï :
Ici, la recherche de l'efficacité prime sur le reste. Le travail des katas, très proches de ceux du Goju-Ryu, s'il existe aussi dans ce style, passe largement après le combat. Les règles de compétition sont d'ailleurs complètement à part : l'engagement est total et il faut effectuer des tests de casse entre chaque tour ! Les combattants du Kyokushin sont souvent de solides gaillards capables d'encaisser des coups vraiment phénoménaux... Travail en ligne et enchaînements de coups de poings au corps sont privilégiés. Pour en savoir plus, lisez dans notre rubrique Grands Maîtres la fiche concernant le fondateur du Kyokushinkaï, Mas Oyama ...