Sa légende en a fait le "Père"
du Karaté Moderne...
Sa photo est présente dans la plupart des Dojos du monde,
parfois suivie de sa fameuse et énigmatique maxime : "Le Karaté
n'est pas fait pour servir"... Il représente à lui seul l'héritage
de la culture "Karaté-Do", il est sans nul doute à l'origine
de la mondialisation de notre art et dans tous les dictionnaires du monde le
mot Karaté lui est associé..
Funakoshi n'était pourtant pas considéré
par ses contemporains comme le plus grand expert du karaté, loin s'en
faut. Mais si d'autres avaient une meilleure technique, il avait compris mieux
que personne l'essence de la discipline. Son érudition et son intelligence
allaient faire le reste... Voici un exemple qui illustre la finesse du Maître.
Funakoshi est à l'origine du mot Karaté, tel qu'on le connaît
aujourd'hui. A l'origine, le mot karaté signifiait "la main de Chine".
Or, le Japon et la Chine n'étant pas en bon termes, Gishin a préféré
traduire le son Karaté par un homophone du nom véritable qui s'écrivait
: "main vide"...
Le jeune Gishin débute à l'âge de 15 ans,
avec le professeur de son école. Celui-ci était le fils d'un grand
maître de l'époque, Senseï Azato. L'enseignement du Karaté
est confidentiel, chaque Maître à un ou deux disciples et la plupart
du temps, l'entraînement consiste à répéter inlassablement
les mêmes Katas. Très vite, il travaillera également avec
Senseï Anko Itosu, ce révolutionnaire du Karaté qui aura
entre autre, créé les Katas Heïans et introduit le Karaté
dans les écoles d'Okinawa. Ce dernier organise des démonstrations
publiques et prône des changements d'orientation dans l'enseignement du
Karaté, en vue de le diffuser plus largement. Funakoshi adhère
à cette nouvelle vision des choses et sera choisi pour effectuer en 1922
une démonstration à Tokyo. Le Maître est alors âgé
de 53 ans et devant le succès rencontré, il prend la difficile
décision de rester au Japon pour y développer le Karaté.
Vivant humblement, il laisse derrière lui sa femme et son île,
pour un emploi de gardien de dortoir qui lui permet de subsister et de donner
ses premiers cours. Il devient l'ami de Jigoro Kano, fondateur du Judo. Ce dernier
l'aidera beaucoup à se lancer.
En 1935, les élèves de Funakoshi lui construisent
un dojo appelé Shotokan. Cela signifie "la maison de la Pinède".
Il faut savoir que Gishin Funakoshi était un poète. Il signait
ses oeuvres sous le pseudonyme de "Shoto", car il aimait à
se retirer dans une Pinède pour y chercher l'inspiration... C'est ainsi
qu'est née l'école Shotokan.
Peu a peu, le karaté de Funakoshi se développe
au Japon et à mesure que le Maître prend de l'âge,
ses élèves continuent à travailler. Parmi eux,
nombreux sont ceux qui désirent travailler les assaut libres.
Ils ont soif d'affrontements, de compétition... Peut-être
aussi ont-ils compris que c'est le seul moyen de gagner l'occident,
enseigner le karaté à l'étranger devient l'ambition
secrète de nombreux experts... Funakoshi est contre cette évolution,
il tient à ce que le Karaté reste fidèle à
sa tradition et met en garde les karatékas de la jeune génération
: Les dérives qu'entraîneraient des championnats dénatureraient
l'essence de l'art. Le Karaté est fait pour améliorer
la santé, pour s'épanouir dans une "seconde famille"...
Surtout pas pour s'imposer à autrui et se quereller dans le seule
optique de la loi du plus fort...
Le 26 avril 1957, Gishin Funakoshi s'éteind. Ses élèves
en profitent pour, à peine deux mois plus tard, organiser les premiers
championnats du Japon... Nombreux sont ceux qui partent vers les USA, vers l'Angleterre,
l'Allemagne, la France... Ils avaient sans doute raison sur un point : sans
la compétition, le Karaté n'aurait pas connu une telle mondialisation.
A nous pourtant, membres de fédérations sportives, de ne pas oublier
dans notre enseignement ce qu'était le Karaté de Senseï Gishin
Funakoshi...
Voici deux livres, écrits
par Gishin Funakoshi
Dans "Karaté-Do, ma voie, ma vie", le Maître
nous raconte son parcours. Le livre est truffé d' anecdotes
qui de prime abord n'ont rien à voir avec le Karaté...
Pourtant si l'on y réfléchi bien, ce sont là
des clés essentielles pour tous les pratiquants, des idées
qui vont vous orienter vers l'essence du Karaté...
"Karaté-Do Nyumon, l'essence du Karaté" est
un ouvrage un peu plus technique. Le Maître nous parle de ses
prestigieux Senseï (Azato et Itosu) et nous donne de précieux
conseils pour l'entraînement...
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