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Prénom :
François
Grade : 6ème Dan
Principaux titres : Champion du
monde par Equipe en 1972. Champion d'Europe en 1973. Champion d'Europe
par Equipe en 1971, 1972, 1974 et 1975.
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François Petitdemange est
né le 12 janvier 1945. Il est très difficile de
trouver des informations sur lui. Si on regarde la
popularité de ses coéquipiers de
l'époque, cela paraît tout bonnement incroyable !
Gruss, Didier, Sauvin, Valéra et Setrouk sont des monstres
sacrés du Karaté tricolore, très
largement médiatisés et ce bien au
delà de leur carrière sportive... Pour
réaliser cette chronique, consacrée aux
Français Champions du monde, nous avons réunis
une somme incalculable de documents. Vieux magazines par centaines,
livres, témoignages d'anciens, recherches Web, mais rien
à faire ! Les informations sur Petitdemange nous ont
systématiquement échappées.. Ce gars
est un oublié du Karaté !...
Et pourtant, son palmarès
est des plus impressionnant, car si François ne s'est jamais
imposé lors des Championnats de France, il a
été sacré Champion d'Europe en 1973,
dans la catégorie des plus de 80 kilos !... Il a
été de plus un véritable pilier de la
sélection tricolore, puisqu'au delà du fameux
titre mondial de 1972, il a également remporté
les Championnats d'Europe à 4 reprises avec la
sélection nationale, en 1971, 1972, 1974 et 1975 ! Seul
Valéra en a fait autant !...
Puisque nous ne disposons pas
d'informations suffisantes, en proportion de l'importance qu'a eu ce
Champion hors norme, profitons de ce portrait pour revenir sur la
victoire de 1972. Celle-ci constitue en effet le point culminant de la
carrière de Petitdemange...
21 avril 1972, Stade Pierre de
Coubertin, Paris. L'Angleterre crée une surprise monumentale
en éliminant logiquement le Japon, pourtant tenant du titre
et large favoris de la compétition... Rappelons que ce ne
sont que les seconds Championnats du monde de l'histoire du
karaté. Le Pays du Soleil Levant a bien du mal a accepter
que d'autres puissent les battre à son propre jeu !... Les
premiers championnats, qui eurent lieu au Japon étaient
exclusivement arbitré par des juges Japonais. L'ensemble des
autres nations a fait bloc, la France en tête, pour que
l'arbitrage soit plus éclectique et donc plus objectif et
impartial à l'avenir... Ce qui ne sera pas du goût
des Japonais qui crieront à l'injustice suite à
leur défaite, pourtant justifiée...
Mais revenons à la
compétition : La France sort les Anglais, avant
d'éliminer en finale de tableau les Etats Unis... Cette
nation était un autre grand prétendant au titre
et l'affrontement fut mémorable. Lors du combat de Setrouk,
la notion de contrôle est quelque peu malmenée de
part et d'autre, et il faudra attendre l'ultime combat pour que Gruss
s'impose et permette à la France de continuer sa route... Ce
dernier m'a confié ceci lors d'un échange de
courrier : "Cela a été un combat
d'homme et, me concernant, j'ai rencontré un
nommé GENHISSEN (l'ortographe peut être
incorrecte) qui pesait 110 kg ! A l'époque je n'en faisait
que 85, et avec le gyaku que je lui ai mis au menton tous les autres
seraient tombés KO. Lui a juste secoué un peu la
tête et sans le moindre cinéma est
retourné à sa place, ce qui m'a valu un waza-ari.
C'est ce combat qui nous a permis de gagner contre les USA car
même avec un nul l'EF aurait perdu et n'aurait pas
accédé à la finale. Je suis
allé le remercier de sa sportivité, il m'a
simplement expliqué qu'un Budoka ne faisait pas de
"Cinéma". "...
Et puis voilà enfin la
finale ! L'équipe de France, remontée
à fond devant son public, s'alligne en face de
l'équipe d'Italie. En numéro un, c'est
François Petitdemange qui s'avance. Il donne
d'entrée le ton en fusillant son adversaire d'un splendide
Ippon ! La voie royale est ouverte de la meilleure des
manières et Setrouk enfonce le clou en ne laissant pas la
moindre chance au second Italien. C'est au tour de Sauvin de combattre,
le titre est à portée de main. Hélas,
les Transalpins réagissent et Falsione redonne l'espoir
à l'Italie grâce à une superbe
victoire. Valéra, diminué par une blessure
concède tout de même le nul. Un autre nul suffit
à Gruss pour que la France soit la seconde nation championne
du monde, après le Japon... Tout un symbole ! Son adversaire
se nomme Schiapagaze. C'est un contreur hors pair mais Gruss ne s'en
laisse pas compter et s'impose sur un Jodan Zuki !... Les 4000
spectateurs de Coubertin sont debout, la France est Championne du Monde
! Petitdemange aura donc donné la première
victoire à l'équipe de France lors de cette
mémorable finale. Il a donné l'avantage
psychologique à son équipe en le faisant avec la
manière.
La
Dream Team de 72, nos premiers Champions du Monde... En bas,
Petitdemange lève les bras...
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