Longtemps responsable de la JKA, Taiji
Kase a eu pour élève les plus grands noms du Shotokan,
Japonnais et Français compris...
Taiji Kase est né le 9 février 1929 à
Tokyo au Japon, il s'est éteint en novembre 2004 dans son pays d'adoption,
la France... Il fait ses débuts dans les Arts Martiaux très jeune,
sous l'impultion de son père 5ème Dan de Judo et obtient à
14 ans la ceinture noire dans cette discipline. Le maître a appris le
Karaté à la dure : ses premiers cours, il les prends à
l'armée avec un objectif qui n'est bien évidemment pas celui de
la forme ! Il poursuit son parcours initiatique avec Yoshitaka Funakoshi, le
fils prodigue et devient un redoutable combattant. Tant et si bien qu'il ne
tarde pas a décrocher un poste comme chef instructeur à la célèbre
université de Tokushoku où il dirige les cours combat pour le
compte de la JKA.
Ses cours sont terriblement physiques, l'engagement est total
et le sensei n'hésite pas à affronter ses élèves.
Dans cette ambiance de défis constant, Kase surpasse tout le monde et
va gagner le respect de tous les jeunes loups de la JKA. Ceci explique que des
années plus tard, quand bien même le karaté a évolué
vers une forme moins stricte, les grands noms du Shotokan prennent encore comme
parole d'évangile la moindre correction du grand Maître. Ainsi,
les Senseï Enoeda, Ochi et autres Shiraï, bien qu'eux aussi comptant
parmi les Monstres sacrés du Shotokan, se rangent d'eux mêmes dans
le rang en présence de Taiji Kase !...
Grâce à la JKA et à sa politique
de mondialisation du Karaté, notre grand maître va voir
du pays : L'Afrique, les USA, l'Europe, autant de destinations que
d'aventures humaines ! Il dirige des stages à Hawaï et
Los-Angelès, assisté de Enoeda, Shiraï et Nishiyama
avant de porter la bonne parole du Shotokan dans tout le vieux continent
: Allemagne, Suisse, France, Belgique, Italie, Angleterre et Pays-Bas
!...
Et puis en fin de compte, c'est en France qu'il décide
d'élire domicile et de construire quelque chose de durable. Nous sommes
en 1967, à l'aube d'une page importante de l'histoire du karaté
Shotokan en France. Car en effet, si l'on sait que Jean-Pierre Lavorato a
été son plus fidèle élève, de nombreux
autres grands du karaté hexagonal ont suivis l'enseignement de Kase,
toutes tendances confondues. Citons par exemple Sauvin, Petitdemange, Didier
ou encore Kenji Tokitsu, Daniel Lautier et quelques autres...
C'est donc en France que Taiji Kase a fini ses jours. La
maladie a eu raison de lui après plusieurs années de combat.
Son oeuvre demeure, dans les Fudo-Dachis des nombreux experts qui ont suivi
son enseignement, aussi ne doutons nous pas que son savoir se perpétuera
pendant de nombreuses décennies.. Tous ceux qui l'on connu garderons
l'image de son incroyable vélocité et le grand sourire du bon
vivant qu'il était...