Natif des Vosges, Francis Didier est devenu Parisien à 13 ans. Par la force des choses, il a laissé derrière lui une vie paisible au contact de la nature pour traîner dans les Banlieues tristes de Paris. Ce changement, intervenu à l'aube de l'adolescence, aurait pu en faire un voyou de seconde zone s'il ne lui avait pas aussi permit de découvrir le Karaté. Cet Art Martial allait devenir pour lui bien plus qu'une simple passion. Aujourd'hui on peut dire que le Karaté fut son destin, que sa pratique l'a construit. En retour, Francis Didier a énormément influé sur l'évolution du Karaté Français !...

Il ne connu jamais le sacre national. Il faut dire qu'à l'époque il n'y avait qu'une seule catégorie de poids ! Francis n'étant ni le plus grand ni le plus large d'épaules, il souffrira tout au long de sa carrière de ce handicap. Mais si des gabarits comme Gruss, Sauvin et Valéra finissaient souvent par s'imposer, Didier n'était jamais très loin et toujours dans le coup !... En 1972, il était le benjamin de l'équipe championne du monde. Souvent remplaçant mais toujours présent, il brillera néanmoins par sa combativité.

Tant et si bien qu'en 1973, lorsque le "petit" tricolore réussit l'exploit de sa carrière en devenant Champion d'Europe toute catégories, même les karatékas des autres nations viendront le féliciter ! Au lendemain de cette retentissante victoire, il devient entraîneur de l'équipe de France, un poste qu'il occupera durant plus de 15 ans !... Francis continue la compétition jusqu'en 1979. Par la suite, il deviendra directeur des équipes de France.

Didier a donc été un compétiteur de très haut niveau et un Entraîneur national de renom, mais il n'a pas fait que cela.. Durant ce temps, il a aussi coaché de grands noms du Karaté, comme Claude Pétinella et Thierry Masci, actuellement tout deux Entraîneurs Nationaux. Plus récemment, il avait formé le regretté Alain Lehetet... Autant de Karatékas au sens noble du terme, car c'est aussi cela, la marque de fabrique Francis Didier !... Et au delà de leurs excellents résultats sportifs, ces "hommes de main" ont permis à Didier de poursuivre son chemin, en les laissant continuer le travail qu'il avait commencé.

En 1996, l'enfant des Vosges monte à nouveau d'un échelon et devient Directeur Technique National. Il oeuvrera à ce que la F.F.K.A.M.A. ait plus de cadres, il fera également beaucoup pour donner plus de pouvoir aux ligues. Décentralisation, formation, enseignement de meilleure qualité pour tous, tels seront les objectifs de Didier en tant que D.T.N.. Il oeuvrera également à une meilleure harmonisation de la pratique, grâce notamment à des stages décentralisés et une meilleure formation dans les écoles des cadres... Malgré ces nouvelles Fonctions, déjà un peu plus politiques, Francis est toujours resté proche du terrain, proche des compétiteurs, mais aussi proche des pratiquants... Cela lui a permit de faire avancer les choses dans de nombreux domaines : il est par exemple à l'origine des gants et ceintures de couleurs rouges et bleus, si pratiques pour les spectateurs et les arbitres !...

Et puis Didier démissionne de son poste de D.T.N. pour, en janvier 2001, atteindre le sommet de la pyramide. Le voici donc Président de la F.F.K.A.M.A.. Il fait ce choix pour réaliser plusieurs objectifs qui lui tiennent à coeur : Intégrer la fédération au mouvement sportif du C.N.O.S.F. et renouer des liens avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Les avancées du Karaté depuis que Francis Didier a pris la présidence sont trop nombreuses pour qu'on les citent toutes. Parmi les principales, le Dan est devenu un diplôme reconnu par l'Etat et donc protégé. L'accès à la ceinture noire a été ouvert à la catégorie Minimes, ce qui permettra de garder un plus grand nombre d'adolescents. Des rencontres de niveau Nationales et Inter-Régionales ont été mis en place pour les enfants, ce qui permettra d'effectuer plus tôt la détection des futurs champions. Plusieurs Pôles Frances et Pôles Espoirs ont été créés. Le service licence s'est amélioré, les protections de pieds sont apparues etc etc.. On en passe et des meilleures !...

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