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Né le 14 janvier 1945, Patrick Baroux découvre les sports de combats à l'âge de 15 ans, au travers de la boxe anglaise. Il rêve à l'époque d'une méthode de combat où l'on pourrait aussi utiliser les coups de pieds, ignorant alors tout du karaté qui n'est pas encore arrivé en France. Ce n'est qu'en 1962 qu'il rencontre par hasard maître Murakami et qu'il découvre donc notre art martial. Il pousse la porte du seul véritable Dojo de l'époque, le club de la Montagne Sainte-Geneviève, fief d'Henri Plée, où il suivra les cours de Senseï Oshima. Plus tard, il partira à la découverte des sources de son art en s'embarquant avec Valéra, Lavorato et Sétrouk pour le Japon. Il reviens déçu de ce voyage car il pensait trouver là bas des experts fabuleux, ayant connu en France les senseï Kase et Mochizuki... Hélas pour lui, ces derniers n'ont jamais eus beaucoup d'équivalents, que ce soit au Pays du Soleil Levant où partout ailleurs dans notre galaxie ! Heureusement, la rencontre de Senseï Oyama, fondateur du Kyokushinkaï allait tempérer la déception de cet adepte de l'efficacité, même si Baroux décidait par la suite de rester fidèle au Shotokan, au contraire de son camarade Setrouk...
Patrick Baroux, aux côtés de son ami Yoshinao Nanbu Second des Championnats de France en 1965 il devint, en 1966, le premier Champion d'Europe de l'histoire du Karaté, avant de récidiver l'année suivante. Pionnier s'il en est, Baroux fut le premier à adopter une garde latérale ( jusqu'alors les combattants gardaient les hanches de face ). Cette posture, inédite à l'époque, lui permettait de stopper ses adversaires en Yoko-Geri de la jambe avant et de contrer en Gyaku-Zuki... Un travail qui s'est depuis généralisé !
La fameuse garde latérale... Ca sent le Gyaku-Zuki ! En 1970, il est le capitaine de l'équipe de France qui se rend à Tokyo, pour participer aux premiers Championnats du Monde de l'histoire du Karaté. Là-bas, les tricolore tombent dans un véritable piège. Sur 50 arbitres, 49 sont Japonais, le cinquantième est Américain. Ces deux nations allignent 4 équipes chacune alors que les autres n'ont droit qu'à une seule. Comme on s'en doute, dans ces conditions, pas difficile de faire tomber les points où l'on veut... La France crée tout de même la surprise en se classant troisième...
L'équipe de 70 : en haut Sauvin, Setrouk et Baroux qui tiens le premier trophée mondial de l'équipe de France de Karaté... De retour en France, notre homme se retire un petit peu du monde de la compétition avant de faire un remarquable retour gagnant en 1973. Ils'impose en finale des Championnats de France face à un certain Christian Alifax qui allait s'imposer dans sa catégorie les 3 années suivantes... Baroux était un gai luron, toujours prêt à déconner avec ses amis. Il était également un véritable samouraï, on se souviens de lui pour ses interventions auprès des arbitres lorsque ceux-ci n'avaient pas vu ses adversaires marquer. Lorsque la fédé lui a proposé de monter de grade aux vues de ses résultats en compétition il a refusé, s'estimant ne pas valoir plus que le grade qu'il possédait alors... Notre homme a également été l'un des premiers pédagogues du karaté, rompant avec la tradition japonaise, il s'occupait de tous, même des moins doués et n'hésitait pas à se lancer dans des analyses et explications qui n'étaient ordinairement pas de mise à cette époque. Patrick Baroux s'est éteint prématurément, un triste jour de mars 74. Il laisse derrière lui l'image d'un immense Karatéka a qui nous sommes très fiers de rendre honneur... |
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Avril 2024